Finance,  Finance d'entreprise,  Seuil de rentabilité

Énigme de finance N° 20

Question : A marge d’exploitation constante et sur courte période, comment une entreprise dont le chiffre d’affaires est en croissance évolue-t-elle par rapport à son point mort d’exploitation ? L’entreprise reste-t-elle au même niveau, s’éloigne-t-elle ou se rapproche-t-elle de son point mort d’exploitation ?

Il n’est pas aisé de trouver de manière intuitive une réponse à celle-ci, sauf à modéliser le problème comme nous le ferons dans la suite de cet article.

Rappelons en premier que la distance de l’entreprise (D) par rapport à son point mort est donnée par la formule :

Avec (SR) pour le seuil de rentabilité et (CA)pour le chiffre d’affaires de la période.

L’entreprise s’éloigne de son point mort d’exploitation si :

Supposons que les charges fixes de l’entreprise soient stables, ce qui est vrai en courte période. De plus, la croissance du chiffre d’affaires est donnée par le facteur (δ) et la marge sur coût variable en pourcentage des ventes correspond au facteur (θ).

On peut donc écrire l’équation précédente comme :

Rappelons que la marge sur coût variable se définit comme la somme du résultat d’exploitation et des charges fixes :

La marge d’exploitation étant stable dans le temps, il vient que :

Avec la marge d’exploitation (α) telle que 

   On obtient la relation suivante :

Il vient enfin que la variation de la distance au point mort correspond à :

Cette relation est toujours vérifiée pour une entreprise en croissance (δ > 0), profitable et à marge d’exploitation stable (α > 0). Ainsi, pour une telle entreprise, on constate sur courte période qu’elle s’éloigne de son point mort d’exploitation mécaniquement.

Pour finir, il faut retenir plus fondamentalement que pour une entreprise très proche de son point mort d’exploitation (charges fixes importantes), la recherche d’économies d’échelle par la croissance en volume des ventes reste et demeure le meilleur moyen de réduire son risque opérationnel sur courte période, notamment lorsque l’entreprise n’a qu’un très faible pouvoir de tarification.