Énigme de finance N° 17
Question : Comment calculez le coût du capital dans un pays ouest-africain pour un projet d’installation de centrales solaires, sachant que le taux du bon du trésor est de 8%, le coût des emprunts bancaires est de 15% et qu’il n’y a pas de marché boursier ?
Plus que jamais il faut revenir ici aux fondamentaux ! Le coût du capital représente le risque des actifs et des opérations d’une activité. Il correspond au coût auquel le projet aurait été financé uniquement par fonds propres. On suppose ici l’avantage fiscal de la dette complètement compensé par les coûts de faillite qu’elle engendre.
Sachant que les prêteurs n’exigent que du 15% du fait de la présence des capitaux propres qui jouent le rôle de capital à risque, il vient que le coût du capital est nécessairement supérieur à 15%. En effet, les prêteurs courent un risque moindre que les bailleurs de fonds propres.
Il faudra donc estimer au pifomètre un taux de l’ordre de 15% à 20%. Afin de « robustifier » l’analyse, on vérifiera que le béta économique des projets de centrales solaires et la prime de risque évaluée par exemple par le Prof. Damodaran, délivre un coût du capital dans la plage du chiffre retenu dans l’analyse.
Notons que l’estimation du risque pays est assez délicate, notamment pour les pays africains dont les populations sont fortement pénalisées par les niveaux élevés de risque qui sont retenus par les sociétés de notation occidentales et dont l’axe d’analyse est à dessein ou pas, centré sur les économies où elles déploie la majorité de leur activité (USA – Europe). En effet, les développeurs de projets supportant un risque élevé, exige une rémunération de leurs capitaux elle-aussi élevée. Sachant que ce sont les ménages et les entreprises en bout de chaîne qui paient la facture, sous forme du prix du kWh plus élevé que la moyenne des projets de même nature sous d’autre cieux, on est en droit de se poser la question de la pertinence de certaines approches d’évaluation du risque pays pour des contextes africains.